L’ancienneté chez les Anciens, par delà l’apparente tautologie de l’expression, pose au chercheur de redoutables questions. L’ancien en effet — s’il est souvent identifié au vieillard — ne l’est que dans la mesure où ce dernier jouit d’une expérience et d’une autorité incontestée. S’il sert de référence, c’est pour les générations à venir, et c’est à cela je fait qu’on pense immédiatement. Mais son prestige peut également être reconnu par ses contemporains. On peut dès lors être ancien, sans être un ancêtre ou un homme âgé. Le grand âge n’entre donc pas toujours en ligne de compte pour mesurer telle ou telle figure.
À l’inverse, le vieil homme est souvent, dans la comédie surtout, un objet de dérision, particulièrement s’il se mêle d’être amoureux, c’est-à-dire s’il refuse sa condition de personne âgée. Du reste, les textes réalistes qui décrivent les ravages de l’âge ne sont pas rares, dans les littératures ancienne et médiévale.
Entre ces deux extrêmes s’inscrit toute une série de nuances qui contribuent, au fil des communications, à dessiner ou préciser les contours d’un type — l’ancien — qui se révèle protéiforme.
2003, 16 × 24 cm, Volume ou tome 2, 11,50 €, 398 p., dos carré collé, ISBN 2-84269-554-2.
Sur le même sujet « Lettres classiques » :