Le compoix est un document composite, autorisant différents usages. C’est d’abord un instrument fiscal, destiné à établir l’état des biens fonciers de chacun des propriétaires d’une ville, d’un village, en tant que contribuables potentiels. Comme tel, son objectif premier est de recenser des parcelles et de les attribuer à une personne ou à un groupe de personnes. Progressivement, on a éprouvé le besoin d’en améliorer la précision grâce à un plus grand nombre de confronts, situant chaque parcelle par rapport à ses voisines, à une une échelle des valeurs des terres diversifiées et à une plus grande attention portée à la nature des cultures ou des bâtis. Le compoix est alors devenu un document de référence pour la connaissance de la propriété de chacun et pour le suivi des successions.
Aujourd’hui, l’usage du compoix dont les historiens font le plus de profit, et qui est le plus simple à manier, et celui qui consiste à tenter de situer la fortune foncière de chacun dans la hiérarchie villageoise et de tracer l’évolution de ces fortunes quand on dispose de plusieurs documents successifs pour un même lieu (compoix et cadastres). Une autre étape consiste à dégager le type de propriétés. Mais il est encore une autre direction de recherche, celle qui s’intéresse à l’espace et à l’environnement. En font partie toutes les tentatives de restitution du paysage ou reconstitution de parcellaire. Il est possible aujourd’hui d’aller très loin dans cette direction avec de simples logiciels du commerce, pour se livrer à une véritable étude statistique de terroir. Enfin, on peut tirer des compoix des informations sur les familles ou les communautés. [...]
2001, 21 × 29,7 cm, 34,30 €, 308 p., dos carré collé, ISBN 2-842269-473-2.
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