Germaine de Staël, fille de Necker, a toute sa vie rêvé d’une littérature qui pût idéalement fondre en une seule écriture la raison et l’imagination, la lucidité critique et l’enthousiasme — d’une littérature — indifféremment vouée à l’épanouissement politique des communautés nationales, à la culture lucide de l’émotion esthétique, au bonheur des amours librement consenties.
De ce rêve, Corinne ou l’Italie, autant par sa forme étrangement composite que par son orgueilleuse confiance dans les prestiges de l’éloquence, est la manifestation la plus achevée, mais à jamais ambiguë : triomphe improbable de l’utopie poétique ? testament tragique et condamnant d’emblée toute littérature nouvelle à une incurable mélancolie ? Il reste, quoi qu’il en soit, l’inestimable consolation que procure la certitude de n’avoir pas failli au regard de l’Histoire ni de soi-même, et « une mélodie intellectuelle ».
2000, 15 × 21 cm, 18,29 €, 236 p., dos carré collé, ISBN 2-84269-379-5.
Coll. « Écritures au singulier », ISSN 1625-2861.
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